PARIS (AP) -- La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) appelle vendredi le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin à "utiliser tous les moyens financiers, politiques et diplomatiques dont ils disposent pour que soit mis un terme aux crimes intolérables commis contre la population civile en Tchétchénie.''
Dans une lettre ouverte, la FIDH rappelle que sa récente mission en Ingouchie, conjointe avec l'ONG russe Memorial, a attesté de la mort de ``centaines de civils'' due aux bombardements et confirmé que ``meurtres, assassinats, disparitions et détentions arbitraires sont systématiquement orchestrés par les forces russes.''
Ces atrocités participent d'une ``stratégie visant à porter gravement atteinte à l'intégrité physique et mentale de la population tchétchène'', souligne la FIDH, observant qu'à ce titre, ``la Russie se rend coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité sans que l'on puisse exclure l'existence de tentative de crime de génocide.''
Notant que la communauté internationale, face à cette tragédie, ``reste majoritairement silencieuse quand elle ne se rend pas directement complice de la terreur dont est victime la population civile'', la FIDH réclame des ``sanctions contre la Russie'' pour ``inverser le cycle de la violence''.
Elle demande ainsi à la ``communauté des Etats'' de s'engager
à ``exiger de la Russie l'arrêt immédiat des combats (et l'autorisation d'accès au
territoire tchétchène pour les ONG); désigner une commission internationale d'enquête
mandatée par l'ONU et l'OSCE; suspendre la Russie du Conseil de l'Europe; geler les
avoirs privés de dirigeants russes dans les banques occidentales; geler les aides
financières internationales apportées à la Russie.''