Une pétition signée par
d'anciens prisonniers du Goulag


7.jpg (21759 octets)

Mis à jour le mercredi 23 février 2000

UN APPEL d'intellectuels français, affirmant que « Vladimir Poutine poursuit l'oeuvre de Staline » en Tchétchénie, a été signé par plusieurs anciens prisonniers du Goulag et des geôles de l'ex-bloc communiste. Elena Bonner, Vladimir Boukovski, Viktor Fainberg, Alec Guinzbourg, Arina Guinzbourg, Natalia Gorbanevskaïa, Paul Goma, Sergueï Kovalev, Leonid Pliouchtch, Jacques Rossi et Ilios Yannakakis ont apporté leur soutien à ce texte dénonçant « les crimes de guerre massifs et les actes barbares » commis par les forces russes, ainsi que l'absence de sanctions prises par la communauté internationale contre Moscou.

A l'appel des signataires, parmi lesquels figurent André Glucksmann et Romain Goupil, un rassemblement devait se tenir à Paris (devant le Centre pompidou, à 18 heures), mercredi 23 février, jour anniversaire de la déportation des Tchétchénes en 1944 par Staline. Les participants devaient également évoquer à cette occasion le sort du journaliste russe de Radio-Svoboda, Andreï Babitski, dont on est sans nouvelles depuis le 16 janvier lorsque les forces russes l'ont arrêté en Tchétchénie.

Par ailleurs, le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, a déclaré mardi devant l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions d'actualité, que « la France s'[était] exprimée depuis le début avec plus de force et plus de clarté que tous ses partenaires occidentaux européens ou américains » sur la situation en Tchétchénie. « Nous avons été les premiers à parler de massacres. J'ai été le premier, ici même, à parler des souffrances abominables des civils dans cette guerre » et « j'ai dit que cette guerre avait un caractère colonial », a affirmé M. Védrine après avoir été interpellé par l'opposition.

Il a en outre réaffirmé que la France demandait de Moscou un « libre accès dans cette région de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] , des médias et, de façon encore plus urgente, l'arrêt immédiat de la répression, des représailles et de tout ce qui semble s'être passé et se poursuivre depuis la reprise de contrôle de Grozny par l'armée russe ».




Le Monde daté du jeudi 24 février 2000