PARMI LES PIRES CRIMINELS DU XXème SIECLE

SIERRA LEONE :
CRUAUTES GRATUITES A L’ENCONTRE DES CIVILS

POUR L’ARRESTATION DES CRIMINELS     SIERRA-LEONAIS

DE FEVRIER 1998 A FEVRIER 1999, 3 A 4000 CIVILS ONT ETE DELIBEREMENT ET GRATUITEMENT MUTILES PAR LES REBELLES DU RUF ( REVOLUTIONARY UNITED FRONT), EN LUTTE POUR LE POUVOIR DEPUIS 1991

sloko1.jpg (9840 octets) sierra10.jpg (16455 octets) rebels150.jpg (10419 octets)

Source et photos : Human Rights Watch    English version

Rapport Human Rights Watch Human Rights Watch reproche l'amnistie des rebelles
Rapport Amnesty International La paix à l'épreuve des atrocités
Rapport MSF Déploiement de forces de l'ONU
Chronologie Sierra Leone
Chronologie Libéria
Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide
Principes de la coopération internationale en ce qui concerne le dépistage,
l'arrestation, l'extradition et le châtiment des individus coupables
de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité

Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre

Les rebelles ont constamment répété que les civils devaient être punis pour ce qu'ils percevaient être un soutien au gouvernement existant. Ainsi, les rebelles ont fait la guerre aux populations civiles. Il y a eu un ciblage de groupes spécifiques, comme les nigérians, les officiers de police, les journalistes, les religieux, mais la grande majorité des atrocités a été commise sur des victimes choisies apparemment au hasard.
La nature arbitraire de ces attaques a servi à créer une atmosphère de terreur totale. Certaines victimes étaient attaquées pour avoir résisté au viol ou à la détention, pour avoir essayé de s'échapper, essayé de protéger un ami ou un membre de sa famille, pour avoir refuser de danser ou de jouer de la musique dans la rue, mais la plupart des exécutions et des mutilations ont été commises au hasard, souvent sans poser une seule question.


Il est difficile de faire état du niveau hiérarchique auquel ont été ordonnées les atrocités au sein du RUF, mais la large échelle de participation aux abus suggère qu'ils ont été autorisés à un haut niveau des structures de commandement du RUF. Les victimes et les témoins ont rapporté que très peu de combattants ou de commandants ont essayé d'arrêter ces abus. Les rares fois où c'est arrivé, ils ont été menacés de mort par leurs compagnons.
Les atrocités étaient souvent planifiées et préméditées. Les civils et témoins décrivent des opérations bien organisées pour encercler les civils qui devaient être exécutées, attaquées à la machettes ou violées. A plusieurs occasions, les rebelles ont prévenu à l'avance que les atrocités seraient commises plus tard.

La plupart des victimes et témoins décrivent un large usage de drogue, marijuana et alcool et pensent que la plupart des atrocités ont été commises sous l'influence de ces substances. Les témoins décrivent les rebelles s'administrant eux-mêmes de la drogue en se coupant aux tempes ou aux joues de petites incisions où était placée une poudre blanche ou brune puis recouverte de plastique ou de bande adhésive. Les rebelles parlaient de cette drogue comme de la cocaïne. D'autres ont observé les rebelles prenant de petites pilules bleues.

Une personne capturée a demandé à un rebelle âgé de 9 ans des informations sur la drogue qu'ils utilisaient : celui-ci lui a répondu que c'est un médicament qui a pour effet qu'ils n'ont plus aucun respect pour personne. Tout ce qu'on peut leur dire, ils le font.

Un peuple entier pris en otage :

Rapport du 16 octobre 1998 du Secrétaire Général de l'ONU : " le conflit en Sierra Leone cause d'énormes souffrances à la population de ce pays. Je condamne fermement les exécutions sommaires, la torture, les mutilations les viols, le pillage et d'autres actes de barbarie commis par des éléments de l'ancienne junte et je les appelle à déposer leurs armes et à se rendre. Je suis particulièrement outré par les actes de terreurs insensés commis sur des enfants, comme l'amputation de membres de garçons et filles de 6 ans, et je soutiens toute action pour amener à la justice les auteurs de ces crimes abominables. "

Le 14 juin 1999, Human Rights Watch a eu un entretien avec Omraie Golley, porte-parole officiel et représentant légal du RUF. Il a dénié que ses troupes aient commis des atrocités à l'encontre de la population civile pendant l'offensive de janvier. Il a affirmé : " J'ai déjà eu le cas de preuves de soldats ou commandants commettant des atrocités sur les civils. Nous avons entendu beaucoup d'histoires, beaucoup de choses terribles. Ces accusation sont faciles à porter mais difficiles à prouver. Mais si n'importe lequel de nos soldats ou de nos commandants étaient coupable de telles atrocités, il sera arrêté ". Golley a déclaré que le RUF n'a pas commencé d'investigations ou de procédures disciplinaires à l'encontre d'un de ses soldats ou commandant.
[…]
En réponse aux allégations d'atrocités commises pendant les huit années de guerre, Golley a déclaré qu'en mars 1999 le RUF a demandé au gouvernement de Sierra Leone de leur fournir des détails sur de telles atrocités et a mis en place " une commission indépendante de trois militaires du RUF et de trois civils pour invectiver sur diverses allégations d'atrocités. "
Golley a clarifié : " Le fait que nous ayons mis en place une commission n'est pas un aveu de culpabilité, car pour autant que nous sommes concernés, nous ne sommes pas coupables d'avoir commis des atrocités ; c'est plutôt en réponse à ces accusations persistantes ."

L'accord de paix signé le 7 juillet à Lomé, au Togo, prévoit une amnistie générale pour tous les crimes commis pendant le conflit depuis 1991.
Toutefois, le représentant spécial du Secrétaire Général, en signant l'accord de paix au nom de l'ONU, a ajouté un article comme quoi l'ONU ne reconnaît pas l'amnistie pour ce qui relève des crimes de génocide, crimes contre l'humanité, crimes de guerre et autres violations du droit international humanitaire. Mais cet article n'a pas été mis en pratique jusqu'à ce jour.

Tout Etat qui a signé les Conventions de Genève est sous l'obligation de poursuivre ceux qui ont commis de graves violations de la Convention, de les juger ou les extrader vers un pays capable de le juger, ou les transférer à la Cour Internationale de Justice.

Contact : fdemetz@wanadoo.fr